Depuis juin 2010, j’ai une épine dans le pied: je dois écrire, rendre et présenter un mémoire de fin de formation en sophrologie. Dès le début je suis partie bille en tête, j’ai très vite fait un plan et écrit quelques pages et puis…
D’accord j’ai une bonne excuse: j’ai déménagé, changé de vie (et de pays), mon énergie était ailleurs, j’avais d’autres priorités, etc. Sauf que… des mois plus tard, en décembre 2012, il a bien fallu que je réalise que non seulement que je n’ai avancé de quelques lignes, une virgule par-ci par-là, mais qu’en plus je n’ai pas fait grand-chose à côté. Depuis plus de deux ans, je me laisse vivre et je m’entretiens de l’idée que « je fais des trucs« . Oui mais quoi? Bah non, pas grand-chose.
Décembre 2012, je décide de retrousser les manches et dans mes objectifs pour 2013 je décide de m’y remettre (sérieusement).
Définir mon objectif
Ce qui me paraissait important en juin 2010, à la fin de ma formation, l’était-il encore en décembre 2012… En 2 ½ ans les circonstances ou les priorités peuvent changer.
Quelques questions essentielles demandent alors réponse: Ai-je vraiment envie de terminer ce mémoire? Qu’est-ce que cela va changer? Après tout j’ai déjà mon diplôme, cette validation supplémentaire est-elle vraiment nécessaire? Qu’est-ce qui se passera si je le termine? Et surtout qu’est-ce qui se passera si je ne le termine pas?
Je renonce? Non, je continue et je termine. Reste à définir un objectif précis, qui soit SMART (Spécifique, Mesurable, Acceptable, Réaliste et Temporel).
Cela donne dans mon cas: « Terminer la rédaction de mon mémoire de fin de formation pour la fin du mois d’avril 2013, de façon à le présenter en septembre ». Comment? En travaillant au minimum 1 heure par jour avec la technique Pomodoro, 5 jours par semaine, par période de 30 jours.
Faire une liste hebdomadaire
La liste hebdomadaire, c’est pour moi le minimum de l’organisation. Chaque semaine, en principe le dimanche soir, je prépare ma liste de choses à faire pendant la semaine à venir. J’y mets tout en vrac: tout ce que je me propose de réaliser, du personnel au professionnel, et je barre (en couleurs, svp!) au fur et à mesure des tâches accomplies.
Jusqu’à décembre dernier, j’y inscrivais donc régulièrement « mémoire », soit comme un rappel de ce que je ne faisais pas, ou bien que je notais comme « Fait », dès l’instant où j’avais changé une virgule dans un fichier pendant la semaine. J’entretenais ainsi l’illusion que « oui, oui, je continue à écrire, ça avance« .
En décembre j’ai donc décidé d’intégrer dans ma liste « Mémoire 1 2 3 4 5 », de façon à mesurer plus précisément les jours où je travaillais sur ce projet.
La méthode des 30 jours
Quand on s’engage dans un projet, il faut de la persistance. Pour parvenir au sommet de la montagne (c’est l’image que j’avais de ce mémoire en décembre!), il faut marcher un peu tous les jours.
La méthode des 30 jours a été mise au point par Steve Pavlina sur le modèle de la période d’essai (30 jours pour se rendre compte si un produit nous convient ou non).
Les avantages de la méthode des 30 jours:
- s’engager sur une promesse pendant une période relativement courte permet de « bluffer » notre inconscient réticent. Si je m’étais dit « je travaille tous les jours jusqu’à ce que j’ai terminé ce fichu mémoire« , cela prenait dès le départ des allures de travaux forcés, le bagne à Cayenne. Par contre avec « ok, je travaille dessus pendant 30 jours et après je verrai bien si ça vaut le coup de continuer« , c’était beaucoup plus souple et acceptable.
- 30 jours, c’est suffisant pour acquérir une nouvelle habitude. Si elle nous convient, on continue, si non on laisse tomber. À la fin des 1ers 30 jours, satisfaite des résultats, j’ai donc continué.
- c’est suffisant également pour obtenir des résultats probants et cela vient renforcer notre motivation. Dans mon cas, travailler 30 jours sur mon mémoire m’a permis de mesurer le résultat du travail accompli. À la fin de la 1re période, j’avais quasiment terminé la 1re partie (la plus essentielle), à la fin de la 2è période, la 2e partie était terminée.
- se lancer un défi de 30 jours (quel qu’il soit), c’est également engranger les succès au fil des jours. À la fin de la période, on a réussi quelque chose, on a 30 jours de succès derrière soi, et c’est autant de gagner pour la confiance en soi.
Un conseil: 30 jours, ça ne commence pas forcément le 1er du mois prochain. Commencez maintenant!
La technique Pomodoro
Cette technique de gestion du temps mise au point par Francisco Cirillo est très simple:
- choisir une tâche à effectuer
- régler un minuteur sur 25 minutes (à l’origine c’était un minuteur en forme de tomate, « pomodoro » en italien)
- se concentrer uniquement sur cette tâche pendant ces 25 minutes (et donc éliminer toute autre source de distraction)
- à la fin des 25 minutes, s’accorder 5 minutes de pause (et une pause un peu plus longue toutes les 4 « tomates »)
Tous les jours je me suis donc obligée à « manger » mes 2 tomates minimum, 3 ou 4 les lundis et mardis où j’ai plus de temps libre. Cette technique m’a beaucoup aidé sur 2 points:
- d’abord rester concentrée sur une seule tâche à la fois et éviter la dispersion. Avant j’avais bien sûr l’impression de travailler sur ce mémoire, mais en toute honnêteté, dès que j’ouvrais un fichier, je trouvais très vite une autre bricole à faire. Avec cette technique, je me suis obligée en quelque sorte à ne faire que cela, au moins 2 fois 25 minutes par jour (sans vérifier mes emails pendant ces 25 min, ni en profiter pour aller me préparer un thé, etc).
- ensuite avoir un contrôle réel sur le temps passé et les tâches accomplies, au lieu de me bercer de l’illusion que « oui, oui, aujourd’hui j’ai travaillé« , alors qu’en fait je n’avais fait que batifoler 10 min par-ci, 10 min par-là.
Un conseil: même s’il m’arrivait de « sécher » au cours de ces 25 petites minutes, je restais devant mon clavier, quitte à ne rien faire. Respectez la consigne!
Le bilan
Victoire! Au moment où j’écris cet article, il me reste environ une dizaine de jours pour terminer la rédaction, ce sera fait. Ensuite il y aura probablement des ajustements ou des compléments d’information à apporter en fonction du feed-back de mes enseignants. Mais globalement c’est fait!
Et j’en ressens une sensation de complétude et de satisfaction d’être venue à bout de ce qui avait fini par me paraître insurmontable. C’est pour moi l’illustration de l’efficacité des petits pas (1h par jour, ce n’était pas grand-chose!). Même si on ne fait qu’un petit pas, si on en fait un par jour, on avance!